dimanche 8 juin 2008

La délivrance ou la résurection


Freud dit que le mélancolique régresserait à l'identification narcissique, devenant son propre objet, et privilégiant le versant de la haine : c'est ainsi que s'explique les auto-reproches, que les mélancoliques se font souvent, parfois délirant. Freud présupose donc deux conditions à l'origine de la mélancolie : la perte de l'objet et la régréssion de la libido dans le moi. La psychiatrie appelle mélancolie la forme la plus poussée de dépréssion ; il s'agit là d'une affection grave quittant largement le champ de la morosité pour considérer une pathologie au sens pleinement médical. Mais, moi, au début, j'avais une toute autre vision de la mélancolie, je l'aimais. Oui j'aimais l'état dans lequel elle me bercait, les heures que nous passions ensemble à ragarder la pluie tomber en écoutant les adagios d'Albinoni ou encore celle où j'étais dans mon bain brûlant, et que j'avais la sensation de purifier mon âme. Mais elle a fini par prendre le dessus sur ma vie sans que je m'en rende compte, et c'est bien plus tard, vers la fin, que j'ai su le nom de mon malaise, la signification réel de ma maladie, celle qui était imprégnée autant dans mon corps que dans mon esprit. Je n'avais pas seulement un sentiment d'incurabilité je vivais cette incurabilité, je ne voulais pas mourir, c'est la mort qui s'imposait à moi.



Le temps qui passe me tue, chaque seconde est remplie de cet ennui qui me répète à l'infini dans l'oreille : "Regarde la tristesse qui toujours plus conséquente diminue ton être." J'aime prendre des bains brûlants. C'est dans ma baignoire que j'ai décidé de me réduire au néant. Quand je suis dedans, j'ai l'impression de retourner dans le corps de ma mère, de refaire les choses en sens inverse, avec en tête l'idée de recommencer. Mais la vie est irréversible, et la mort doit l'être tout au temps. Mon suicide donc, est une délivrance, pour moi et pour ceux qui m'entourent. Je suis convaincu de ma culpabilité et persuadé de la nocivité que je représente pour mes proches.



Vous savez pourquoi être mélancolique était un péché au XVI siècle? Parce que dans la plupart des cas elle mène au suicide... Et le suicide pour la religion est considéré comme un péché mortel, pour la personne qui le commet. Je me suis toujours demandé si l'église en disant cela était ironique ou non. C'est en terminant dans mon bain Madame Bovary que j'ai compri que j'étais ironique et qu'il fallait moi aussi que je me tue. J'ai pris le sèche cheveux de ma mère, je l'ai plongé dans l'eau, c'était étrange, j'ai eu l'impression de renaitre, le fil éléctrique qui alimentait le sèche cheveux devenait le cordon ombilical qui me nourissait. L'élécrticité qui est passé dans l'eau ma saisie, je me suis recroquevillé tel un foetus.

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